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Biographie du poete Ivan KOVALENKO et traduction de verses – Grigoriy Panytch. Біографія та вірші Івана Коваленка французькою в перекладі Григорія Панича.


Grigoriy Panytch

Biographie du poète Ivan KOVALENKO
 
Ivan KOVALENKO - poète ukrainien,  dissident, prisonnier politique  à l'époque soviétique.

Ivan KOVALENKO (né le 13 janvier 1919 à Letsky du district de Péréiaslav-Khmelnytskyi dans la région de Kyiv, mort le 18 juillet 2001 à Boyarka près de Kyiv), diplomé de l’Université de Kyiv (1950), professeur de langues occidentales dans les écoles de Tchernihiv et de Boyarka, appartient à la génération des dissidents ukrainiens de la période d’après-guerre. Dans ses œuvres publiées à l’étranger ou, sous forme dactylographiée, circulant clandestinement en Ukraine, le poète faisait entendre la voix de la dignité humaine et nationale. Son attitude critique envers le régime totalitaire lui valut 5 ans d’emprisonnement dans un camp de concentration situé loin de l’Ukraine, en Oural (1972-77). Là, il partage les privations d’autres prisonniers politiques: Ivan Svitlychnyi, Igor Kalynets, Valerii Martchenko, Vladimir Boukovski, etc. En 1991, le poète fut réhabilité.

La plupart de ses œuvres furent confisquées et détruites par les organes de répression. Certaines de ses poésies furent sauvées par son épouse, Iryna Kovalenko, qui, pendant ses visites en prison, les apprenait par cœur. Ce n’est qu’après l’avènement de l’Indépendance, que le poète publie deux recueils de poésies : «Le pré non fauché» («Nedokochenyi louh», Kyiv, Vipol, 1995) et «La source» («Djerelo», Kyiv, Osvita, 1999). Après sa mort fut publiée le recueil de poésies «Perles» («Perlyny», Logos, 2006).

Les poésies «Au bord d`un chemin», «En avant, vers Taras» et «Qu`est-ce que je prendrai avec moi» font preuve du courage, de l`optimisme à toute épreuve, de la fidélité aux idées du grand Taras Shevchenko, ainsi que de la sincérité touchante du poète Kovalenko. 


Au bord d`un chemin

Au bord d`un chemin, enfouie sous la poussière,
Dans une ornière sans lumière ni chaleur,
Piétinée, meurtrie, blessée,
Une fleur se releva et s`épanouit.

Là, elle était écrasée sous les roues,
Enfoncée du talon dans la boue.
Quelle devait donc être sa force
Pour ouvrir ses pétales aux tons purs!

Alors, va plus souvent dans les prés
Pour retrouver, au moins ches les fleurs, la force.
Et quand tu seras traîné dans la fange et foulé aux pieds,
Relève-toi, mets-toi debout et épanouis-toi avec toute ta fleur!

1958, Boyarka

Край дороги, у пилу зарита,
В колії без світла і тепла,
Стоптана, скалічена, побита,
Квітка піднялась і розцвіла.

Там її колесами давили,
У багно вминали каблуком.
Скільки ж треба мати тої сили,
Щоб розкритись чистим пелюстком!

Тож частіше ти ходи лугами,
У природи силу віднайди.
Коли втопчуть в бруд тебе ногами,
Піднімися, встань і розцвіти!

An avant, vers Taras!

Les poètes s'en vont, inlassables, au-devant du futur,
La grande route leur est ouverte,
Et moi, j`ai choisi un chemin délaissé
      Conduisant en arrière, vers Taras.

Partout on voit s'épanouir l'art modern, l’art abstrait.
Joyaux de l’époque nouvelle.
Et moi, j’emprunte la rout abandonnée.
    Je vais vers Taras.

Les poètes font des vers pour des prix.
Ils briguent la gloire et le gain,
Et moi, c’est comme ça, j’épanche mon âme,
    En portant mes pas en arrière, vers Taras.

Qu’un gandin poétique m’accable d’injures,
Et une masse de critiques s’exclame en chœur:
«Incapable, raté, nouvel épigone!»
    Et moi, je vais vers Taras.

Mes rimes sont vieilles et ma voix est faible.
Je n’ai pas la basse de Vingranovskyi,
Je suis seul, mais je marche volontiers.
    En arrière, vers Taras.

Nul talent, aucun fond, et je bredouille quelque chose,
Il n’y a là ni Muse ni Pégase,
Et pourtant, l’heure viendra et je m’ecrirai: 
    En avant, vers Taras!

1983, Boyarka

Вперед, до Тараса!

Поети невтомно в майбутнє ідуть,
Широка відкрита їм траса,
А я собі вибрав занедбану путь –
Назад до Тараса.

Повсюди розквітли модерн і абстракт,
Епохи нової окраса,
А я повернув на покинутий тракт,
Іду до Тараса.

Поети для премій складають вірші,
Потрібні їм слава і каса,
А я просто так – від душі до душі,
Назад до Тараса.

Нехай обзива поетичний піжон,
Й вигукує критиків маса:
“Нездара, невдаха, новий епігон!”
Іду до Тараса.

І рими старенькі, і голос слабкий,
Нема Вінграновського баса,
Іду в самотині, але залюбки
Назад до Тараса.

Ні хисту, ні змісту, а щось бурмочу,
Ні музи нема, ні Пегаса,
Та прийде година, і я закричу:
Вперед до Тараса!


Qu’est-ce que je prendrai avec moi de ce monde?
Le bouillonnement printanier des fleures dans un pré,
Un petit lac avec les etoiles qui s’y mirent
Et sur le rivages, un saule solitaire et triste.
Le bruit de la forêt où poussent les pins et les sapins.
Et je prendrait aussi les baies d’obier.

Puis, je prendrai... Non, je ne prendrai rien,
Ce n’est pas avec cela que l’âme paraît devant Dieu
Coupé en deux entre le Bien et le Mal,
L’âme porte l’amour – le sommet des œvres humaines.
Néanmoins je vais désobéir à la loi divine
Et je crois que Dieu me le pardonnera,
Je ne prendrai que quelques vagues de la rivière Desna
Et le toucher de la main chérie...

2001, Boyarka


Що я візьму з собою з цього світу?..

Що я візьму з собою з цього світу?
Весняну повінь лугового квіту,
Маленьке озеро у зорі загорну,
Вербу на нім, самотню і сумну,
Та шум лісний, де сосни і ялини,
І ще візьму я ягоди калини,

А ще візьму.... Ні, не візьму нічого,
Не з тим душа вертається до Бога,
Добром і злом розчахнута навпіл,
Душа любов несе – земних вершину діл;
Та все ж порушу я закон святий
І вірю: Бог за це мені простить,
Візьму лиш кілька хвиль з Десни-ріки
І дотик любої руки....